[Audio] "Les protocoles de continuité d'activité, les préventeurs y travaillent depuis longtemps"

La date du début du déconfinement, et donc du retour à la normale et à la reprise progressive des activités sur les lieux du travail, approche, même si l'on peut supposer que de nombreux salariés vont demeurer en télétravail, comme d'ailleurs le ministère du Travail le recommande dès lors que c'est possible.

Une semaine avant le 11 mai, le gouvernement a publié un "protocole de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés", un document que nous vous avons présenté dès notre édition de lundi.

Nous vous avons aussi fait part, dans notre édition de mardi, de l'analyse et des observations, souvent critiques, qu'expriment sur ce document les professionnels et experts de la santé, sécurité et conditions de travail qui travaillent au service des représentants du personnel. Il faut dire que ce document ne mentionne guère le rôle des élus du personnel, alors que le CSE doit être associé à l'actualisation des risques professionnels, et qu'il doit aussi être consulté sur la reprise d'activité, fût-ce dans des délais réduits.

Dans notre édition de mercredi, nous avons aussi dressé la situation des services de santé au travail, des services très sollicités par les entreprises qui attendent des conseils sur la stratégie et la conduite à tenir pour reprendre l'activité et garantir la sécurité des salariés. Nous achevons, du moins pour cette semaine, ce petit tour d'horizon "déconfinement" en donnant la parole à un représentant des préventeurs, ces spécialistes que l'entreprise doit nommer, depuis 2012, afin d'évaluer et prévenir les risques professionnels (art. L.4644-1 du code du travail).

Il s'agit de Patrick Benjamin. Jeune retraité auparavant en poste chez Areva, il est toujours le secrétaire actif du GEPI, le groupe d'échanges des préventeurs des grandes entreprises. Ce groupe, qui compte 110 membres, est né de la volonté des professionnels de la santé sécurité au travail faisant partie de plus grandes sociétés françaises, d'organiser conférences, échanges, et réunions pour nourrir leurs pratiques.  Son fonctionnement est assez informel : pas de site internet, mais une charte et de bonnes pratiques, comme le fait de rédiger une synthèse suite à toute sollicitation du réseau, et de la partager.

Un fonctionnement en réseau, autour d'échanges

Après avoir planché sur l'impact des ordonnances de 2017 en matière de santé et sécurité au travail, après avoir réfléchi sur les thèmes de la qualité de vie au travail et de la réforme de la médecine du travail, le groupe s'est mobilisé en ce printemps 2020 sur la pandémie du Covid-19. "Le GEPI s'est organisé de manière très active en réseau, via messagerie, whatsapp, ou visioconférence, mais aussi à travers les réunions hebdomadaires du groupe", nous explique Patrick Benjamin. Ces préventeurs travaillent depuis de longues semaines pour certains à la reprise d'activité dans les locaux des entreprises à partir du 11 mai, et depuis plus longtemps encore pour d'autres qui ont planché très tôt sur les plans de continuité des activités. Est-ce à dire que ces professionnels estiment que tout est fin prêt pour la reprise de l'activité et pour la sécurité des salariés ? Son interview est à écouter dans notre audio illustré ci-dessus.

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